Le haricot est une culture estivale à cycle court, qui n’épuise pas le sol en azote comme le feraient un maïs ou une betterave, récoltés plus tardivement. Par ailleurs, sa récolte avant maturité physiologique implique des exportations faibles et des résidus de récolte riches en azote, qui seront rapidement minéralisés. Ces mécanismes conduisent inévitablement à des reliquats élevés après culture, y compris lorsque les bonnes pratiques de fertilisation sont respectées. C’est pourquoi, en l’absence de culture implantée à l’automne après le haricot, il est important de rapidement mettre en place une culture-piège pour éviter le lessivage des nitrates.
En tant que cultures-pièges, les légumineuses (trèfle, vesce) ne sont d’aucun intérêt car elles ne s’alimentent pas exclusivement de l’azote du sol. Le choix de l’espèce dépend surtout de la date d’implantation et de la durée de piégeage à couvrir :
- Les crucifères (moutarde, radis, chou fourrager, navette…) conviennent bien aux récoltes précoces. Cependant, elles sont parfois sensibles aux herbicides du haricot et constituent des cultures-hôtes pour le sclérotinia.
- La phacélie dispose d’un court créneau d’installation en août.
- Dans le cas des récoltes tardives de septembre-octobre, il faut privilégier les espèces qui s’implantent rapidement, telles que le seigle ou le ray-grass d’Italie.
Pour assurer leur rôle de piégeage des nitrates, les couverts de cultures intermédiaires doivent être suffisamment denses et homogènes. Concernant les semis d’été, souvent réalisés en sol sec, la réussite de la levée est un point déterminant. Les doses de semis doivent être ajustées au type de sol (doses plus élevées en sols caillouteux ou limoneux). Par ailleurs, l’implantation est meilleure lorsque les résidus de récolte du haricot ont été broyés et enfouis.
|